Jour béni

8 juillet 2013

30° à Paris,

ça pue la sueur dans les rames de métro, je suis heureuse de faire plus d'1m80 avec mes talons,

l'air est épais comme du manioc,

l'odeur des bagnoles suffoque,

les terrasses débordent de touristes hébétés et de parisiens mateurs,

les arbres semblent exsangues,

les femmes se dénudent et les hommes se ridiculisent avec leurs bermudas et leurs pompes à Jésus,

à Montmartre, on halète dans les escaliers qui grimpent sur la butte,

de vieilles anglaises font des tours de manège en agitant un éventail Moulin Rouge made in China,

les boutiques deuxième-démarquent,

les talons aiguilles s'enfoncent dans le bitume,

les vélolibistes trouvent la machine bien lourde,

les gens se plaignent du temps,

la petite fille à Saint-Lazare avait tout un pan de sa robe légère coincée dans la culotte et elle suçait son pouce,

le vieux monsieur dans le bus avait un Panama antique et somptueux,

Gare du Nord, les entrées étaient ceinturées par un cordon de soldats en arme, mitraillette au poing et on n'a jamais su pourquoi,

j'ai rencontré Toinon par hasard, il m'a dit qu'il était amoureux depuis trois mois, mais qu'il avait du mal à oublier celle qui l'a quitté,

la bière coule à flot, le coca aussi,

j'ai mis ma robe blanche qui prend le vent,

un type en fauteuil n'arrivait pas à descendre du 43 et tout le monde passait sans faire un geste, j'ai dû l'aider avec une mamie rachitique en robe fleurie,

j'ai pris une douche fraîche en rentrant, c'était délicieux...

Bénis soient les jours de grosse chaleur.

On y voit quelques seins et beaucoup d'auréoles.

Ca m'a fait penser à cette super chanson du gars Couture...

http://www.youtube.com/watch?v=Gr167SXpO4o

Paroles de la chanson Envie De L'eau :
On les attend longtemps les grosses chaleurs
Lourdes, lourdes comme de la crème au beurre
Celles qui donnent aux africains l’illusion d’être en Afrique
Celles qui servent d’alibi à ceux qui ont besoin de boire
Celles qui donnent envie de chanter sous la plui
Quand il fait chaud il fait chaud
On a envie de l’eau, envie de l’eau
Et les gros mouillent leur col de chemisette
Et les yeux s’égarent en transparence sous les p’tites jupes légères
Corsages à fleur de peau,
Qu’ils sont brûlants les p’tits fantasmes instantanés
Ô femmes intouchables, Ô filles innocentes,
Presque toutes aussi belles quand elles marchent,
Ô quand elles marchent, mmmh !
Il fait chaud, il fait chaud
On a envie de l’eau, vie de l’eau
Envie de l’eau, envie de l’eau
Et les jambes pesantes, je ne peux plus rien faire
Pendant ces heures de grosse chaleur
Inexorablement oppressantes, accablantes
Quelques journées qu’on attend tout le reste de l’année
Et déjà reviennent les premiers grands froids, les premiers pulls,
Les premiers nez qui coulent
La fenêtre est grande ouverte, devant les volets tirés, je cherche un endroit de grande fraîcheur, en attendant la nuit
On se passe sous la douche
Puis à poil devant la glace
On s’trouve soudain beau
Avec les cheveux mouillés, collés
Enfin bref, on s’est faut un bon xxxx
Mais à bonne température
Comme les sorciers civilisés
Il fait chaud, il faut chaud
Faire l’amour avec l’eau…