Le trou de mon quai
http://www.youtube.com/watch?v=WVX7N3Bh5Xk
J'ai tenté d'illustrer ce titre glorieux par une vidéo Dailymotion que vous auriez pu voir directement sans cliquer sur un lien, mais point de trou de quai sur Daily, le premier trou correspondant à la recherche est celui de Carla Bruni. De mémoire, le trou, précisons.
Ce point de détail étant réglé (vous apprécierez je l'espère la finesse colossale de cette chansonnette très début de l'autre siècle), passons à la substantifique moelle de cet article de fond, de tiroir.
Mac est à Paris pour un mois. Il est inadaptable à la foule de la Gare Saint Lazare aux heures de pointe, au fait qu'il faille faire 18 fois le tour du pâté de maison pour trouver à se garer, que la première plage soit à plus de 300 bornes. Par contre, niveau cinoche, l'acclimatation se fait remarquablement bien.
Re-rebelote hier, nous sommes allés voir "Quai d'Orsay" du sieur Tavernier, Tatave pour les intimes, adapté d'une bande dessinée eponyme et azelma.
J'avais un peu les miquettes, n'étant pas une grande admiratrice de Thierry Lhermitte, qui est à Gallienne ce que le Canigou est au foie gras artisanal.
C'est donc dubitative et sur mon quant-à-moi que je m'installai sur les fauteuils défraîchis du St Lazare Pasquier, la mine mi-figue et les bras croisés serrés sur ma somptueuse poitrine de vénus hottentote.
Au fil du film, j'oubliai mon quant-à-moi, la mine se fit mi-raisin et mes bras se décroisèrent, jusqu'à décocher des coups de coudes complices à mon voisin, en signe de "On s'marre, hein !".
C'est la première véritable comédie de Tatave, qui donne davantage dans le sérieux, le social et le combatif d'ordinaire. Bravo Tatave, c'est drôle, enlevé, malin... les comédiens sont dirigés au cordeau, et si Lhermitte flotte tout de même un peu dans son costume de ministre, les autres sont parfaitement justes.
Mention ultra spéciale à Niels Arestrup, absolument fascinant en éminence grise qui fait tout le boulot, affaissé derrière son bureau comme un ouaouaron lascif sur une feuille de nénuphar. Sans élever la voix qui reste réduite à un quasi-murmure, il parvient à nous donner à voir la puissance et la sagesse du personnage. Impressionnant.
Un film qui donne faim de cinéma...
Vous avez des conseils à me donner pour les prochaines séances ?