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24 juin 2014

Un livre est une nuit d'amour

Un livre est une nuit d'amour et son auteur est mon amant. J'en ai eu, des amants, des centaines, peut-être même des milliers depuis que je sais lire. Des amants de tout âge, d'ici ou d'ailleurs, des hommes et des femmes...

Une sexualité littéraire extraordinairement plus aventureuse que la vie réelle de mes fesses !

Un livre est une nuit d'amour qui peut aller de l'extase au ratage total. Plus jeune, même si l'affaire était mal engagée, je persistais dans l'effort et la vivais jusqu'au bout, puis répudiais l'auteur sans autre forme de procès.
Maintenant, je me barre en pleine nuit quand l'ennui est trop flagrant. J'ai même récemment largué en plein vol un vieil amant qui m'avait pourtant donné des bonheurs immenses. John Irving, tu m'as fait grimper aux rideaux comme peu l'on réussit. Aujourd'hui, tu me laisses froide. Est-ce moi qui suis en perte de libido, ou toi qui bandes mou ?

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De vieux amants peuvent tomber en disgrâce et revenir en majesté pour une nuit magique. Il est paraît-il des terres brûlées... tu connais l'histoire, Stephen King ! Une lente descente à la routine, et soudain ! Un feu d'artifice, un orgasme inoubliable !

Et puis, cougar malgré soi, on essaye les petits jeunes. Les nouveaux, les qui viennent de sortir de l'imprimerie. Et c'est parfois un embrasement inattendu et merveilleux. Hélas, le bonheur fou ne se répète pas à chaque rencontre, n'est-ce pas RJ Ellory ! Alors, un coup d'un soir ? Non, même si les nuits suivantes sont moins torrides, reste toujours en moi le souvenir de ce moment intense.

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Un livre est une nuit d'amour ou de simple baise. Entre deux exaltations, on consomme du fuck friend. Un polar bien troussé par un faiseur habile, un roman qui, on le sait donnera satisfaction sans transcendance des sens, mais ça entretient la flamme en attendant le prochain coup de foudre.

Et les amants, on se les refile entre copines, entre amis. On se dit "Celui-là, c'est un bon coup ! Il te baise le corps et l'âme avec une sensibilité rare. Tu vas aimer cette nuit d'amour comme je l'ai aimée, je l'espère du moins." On passe l'adresse de l'auteur comme on fait un cadeau, presque sous le manteau, en espérant qu'il va plaire, puisque partager ses goûts, c'est s'ouvrir et se révéler à l'autre, devenir vulnérable, fendre l'armure, prêter le flanc, s'offrir à la critique, au déplaisir et au mépris. Ou tout le contraire. C'est aussi penser que mieux vaut être plusieurs sur un bon coup que seule sur un mauvais.

Ce billet était pour toi, Odile. Je prends mon pied avec Joël Dicker (un nom prédestiné, ou presque...)

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MERCI !

Jacques Brel La Chanson des vieux amants

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Commentaires
N
Un bail que je n'ai pas commenté ici mais là c'est plus fort que moi. Irving m'a été si chaudement recommandé par cette bougresse d'Odile que j'ai été, euh, déroutée par "A Moi Seul..." mais "Garp" et "Owen" m'ont rassérénée. King m'avait rarement déçue, parfois juste moins emballée, et "11/22/63" m'a fait grimper aux rideaux. Sauf que depuis, "Doctor Sleep" et "Mr Mercedes", que je viens de finir, m'ont fait redescendre. Kennedy c'est variable, mais son 1er roman, "Cul-de Sac" (connement rebaptisé "Piège Nuptial') était un bijou, et "Cet Instant Là" (le Berlin ouest/est) excellent. Il est venu à l'Espace Cul près de chez moi la semaine dernière, mais ses deux dernières productions ne m'ont pas du tout fait frétiller, alors j'ai skippé. Je vais maintenant attaquer le Dicker, merci les filles pour le bon plan Q!
Z
Oh oui, je l'ai lu ce fameux Kennedy, juste à l'époque où j'écrivais avec mon frère de cœur le livre sur ma défunte sœur (en deux mot, l'amour de sa jeunesse, perdue de vue, qu'il vient de retrouver et apprendre qu'elle a été assassinée en 2002, et comme il est écrivain -entre autres- nous nous sommes rencontrés, appréciés, et le bouquin a pris forme).<br /> <br /> Je lui a passé le bouquin a lire d'ailleurs, et alors qu'il m'avait annoncé détester les romans, il s'est pris au jeu, le lit, relit des passages, le garde à portée de mains.<br /> <br /> Ce livre est une merveille, une véritable plongée dans une époque, dans un sentiment très fort, mais dénonce aussi l'influence extérieure sur une relation intense qui était sans doute "LA" relation de sa vie, qu'on a manquée (ou qu'on pense avoir manquée, avec tous les remords que ça engendre).<br /> <br /> Et puis la question: et nous, qu'aurions-nous fait ???<br /> <br /> D'accord avec toi pour le côté cliché de Pancol, mais c'est reposant à lire et n'entraîne pas de grosse remise en question, ça se survole allègrement, en sifflotant, une série télévisée distrayante...
Z
Oh oui, les amants de nos nuits nous marquent ! J'ai un grand faible pour Douglas Kennedy qui me plonge dans son atmosphère sans avoir l'air d'y toucher, mais je me retrouve en lui, je sens ce qu'il sent, j'ai des visions et des frissons. J'ai même le vice d'aller chez le toubib sans rendez-vous pour pouvoir continuer de lire dans la salle d'attente, pareil au garage: Midas sans rendez-vous et hop, bouquin ! Cette année, j'ai exploité Catherine Pancol en grande partie: du très prenant, du moins bandant, et surtout des échanges entre copines des réunions AA qui avons redécouvert le plaisir de nous lover dans le lit pour sombrer dans une histoire qui ne nous appartient pas mais dans laquelle nous nous glissons sur la pointe de pieds !
M
Et ça confirme que le bon coup de l'un n'est pas forcément le bon coup de l'autre ! En ce moment je m'éclate avec une antique saga d'Asimov en cinq volumes. Une vraie partouze !
O
Oh ! et j'ai oublié de dire : souvent le soir, même collée devant Downton Abbey, je préfère renoncer à un autre épisode, pour filer au lit retrouver mon amant du moment. T'as raison, c'est charnel, je n'arrive d'ailleurs plus tellement à lire ailleurs qu'au lit....
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