Quand j'entends le mot CULTURE...
On cause bouquins ?
Cinoche, je ne peux pas, je ne me suis pas bougé les seufs pour aller voir un quelconque film depuis des lustres. J'ai vu "Dallas buyer's club" sur Canal : une réussite absolue, je suis tombée pomme de Jared Letho et de Matiou Mc Coconut, mais tout ceci est d'ores et déjà de l'actualité rance, ils ont eu l'Oscar et pour une fois, bon sang, c'était amplement mérité.
Je suis sortie dans Paris in April. C'est beau. Tout simplement. C'est même plus que beau, c'est émouvant. Quand les connards supporters du PSG scandent "PARIS EST MAGIQUE !" à une équipe über-financée par le Qatar, ça me défrise l'intestin grêle... oui, parce que Paris est magique pour de vrai, sans le Qatar. Et quand les connards supporters de Marseille crient "PARIS ON T'ENCULE !", j'applaudis des deux mains (tu me diras que d'applaudir d'une seule... heu...) et je suis fière de leur coming out collectif. Parce qu'enfin, des mecs qui avouent empapaouter des messieurs, ce sont des homos ou on m'aurait menti ? Tous les marseillais fans de foot sont donc pédés et ils le hurlent, ils assument et revendiquent ! Vive Marseille, vive l'OM. Ils ont du courage, et même des couilles, puisqu'on est dans le sessuel.
On parlait littérature au départ, hein, c'est ça ! Je me suis perdue en route.
J'ai lu. Plein. Tout le temps.
Stephen King, qui n'est pas loin d'être mon auteur préféré, a pondu un "Survival". Bon, j'ai tellement trippé sur son précédent roman sur Kennedy que celui-ci m'a forcément déçue. Il ne croit pas en Dieu, ce qui nous fait un point commun. Il croit que nous sommes les esclaves de fourmis géantes lorsque nous mourrons, ce qui nous fait un point de divergence. Pour moi l'existence de fourmis géantes esclavagistes est aussi fantaisiste que l'existence de Dieu. Mais je pense qu'il ne croit pas aux fourmis lui-même, juste une image pour l'horreur. Le vide, rien. La peur du non-croyant. Comment se rassurer en sachant que l'on va mourir, évidemment, forcément, et que Dieu n'existe pas. Nés du néant, et retour vers le néant. Dur à avaler. Mais comme disait je ne sais plus qui, n'ayons pas peur de la mort. Quand on a peur, c'est qu'on est vivant, et quand on est mort, forcément, on n'a plus peur...
Bon, plus gai, ouais, enfin... "Moment d'un couple" de Nelly Allard.
Un adultère sur une table de dissection. Le scalpel est subtil, il slice en lamelles fines les sentiments, les réactions primales, les jalousies qu'on n'ose exprimer, les hystéries, les lâchetés... de la belle ouvrage ma foi, absolument passionnante qui plus est. C'est le prix je ne sais quoi de l'an dernier, je suis encore en retard d'un trolley, mais qu'importe ! Je me fous un peu d'être à la pointe de l'actualité. En passant, elle est belle cette fille, non ?
Bon, à part ça je n'ai toujours pas vu Shaun le Mouton, qui est le seul film qui m'excite pour le moment...
Autre livre lu, le dernier Vargas. Outch... j'ai tellement aimé jadis que je m'en veux un peu de dénigrer. Mais y'en a marre. Les personnages sont usés jusqu'à la corde, ils sont comme vidés de leur substance. On s'en cogne de leurs sentiments, des péripéties lourdingues qu'ils traversent, des mélanges alambiqués de Robespierre et d'une île islandaise. D'une narration dont on sent trop qu'elle nous mène sur des chemins de traverse pour nous perdre, nous égarer dans des radicelles sans issue pour mieux nous ramener vers un dénouement qui finalement nous indiffère.
Reste la personnalité attachante de l'auteure et son talent à exprimer des petits riens affriolants. Comme cette comparaison entre les pensées légères qui vous brouillent l'occiput avec des volées de moucherons. C'est tellement ça. Elle est top, Fred. Mais je pense qu'elle devrait changer d'univers. Abandonner ses personnages et partir vers d'autres horizons, vers d'autres aventures. Elle peut le faire, et peut-être le devrait-elle. Si vous n'avez pas lu, je vous conseille très vivement son "Petit traité de toutes vérités sur l'existence", c'est un bonheur, bref mais parfait.
Voilà voilà...
Autrement j'étais juste un peu étonnée de me voir traitée de snob dans un blog parce que j'ai employé le terme "lumpen-prolétariat". Mais tout le monde n'a pas eu la chance d'avoir des parents communistes ! Comme quoi, ça peut servir !